Je suis trop gentille ?
J’ai souvent entendu les autres me dire : »tu es trop gentille, tu vis dans le monde des bisounours, tu vas encore te faire avoir, méfie toi d’elle, etc » Bref j’ai du mal à imaginer que les gens puissent être méchants, calculateurs, manipulateurs ou simplement faire du mal aux autres juste pour le plaisir de faire du mal. J’ai compris que c’était lié à ma « surefficience ». Je n’aime pas du tout ce terme, je ne me considère pas « sûre » de quoi que ce soit, et encore moins être plus efficiente que qui que ce soit, mais je me reconnais beaucoup dans la définition que l’on en donne.
J’ai passé une grande partie de ma vie à essayer d’être quelqu’un d’autre pour plaire, pour rentrer dans la norme. J’avais toujours l’impression d’être à côté de la plaque, je sentais bien que je ne fonctionnais pas comme tout le monde, alors je pensais que c’était moi qui avait tout faux. J’ai fait de mon mieux mais ce n’était jamais assez !
Eh oui, je vis dans une grande bienveillance, je suis très gentille, généreuse, je ne vois jamais de mal autour de moi, je suis bourrée d’énergie et j’ai envie de la partager tout le temps et avec tout le monde. Comme j’ai en plus mes cinq sens très développés, je détecte très vite les émotions de ceux qui m’entourent.
C’est vrai que beaucoup de manipulateurs ont profité de cette faille pour s’engouffrer et mettre un sacré bazar dans ma vie depuis mon enfance, à commencer par ma famille proche, mais avec le recul, je les en remercie sincèrement ! Si, si, vraiment, j’ai beaucoup de gratitude envers eux, et envers tous ceux qui ont croisé ma route et m’ont « fait du mal ». Je me sens comme un phénix (qui renaît de ses cendres), toutes ces expériences ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui.
Tout ça pour vous parler de la gentillesse et de la gratitude !
Finalement, je suis totalement convaincue aujourd’hui que personne ne fait du mal aux autres juste pour le plaisir de faire du mal. On le fait parce qu’on se sent malheureux, pour combler nos manques, pour trouver de l’énergie vitale là où on le peut et on n’a pas forcément conscience que l’on fait du mal à quelqu’un. Moi la première sans doute.
Le vrai problème n’est pas ce que les autres m’ont fait, ils ont fait ce qu’ils ont pu et je crois qu’ils n’ont aucune conscience de leurs actes. J’ai décidé de me pencher sur la question de : pourquoi je les ai laissés faire ?
Bien sûr ça m’a pris quelques années de travail sur moi même, un chemin rempli de lectures, d’écritures, de séances de thérapies diverses et variées… beaucoup de belles rencontres qui m’ont aidée à traverser des tempêtes et à prendre conscience du pouvoir qui était le mien. Finalement, la dernière personne qui a « profité » de ma naïveté a été celle qui m’a le plus apporté. Elle m’a beaucoup aidée à sortir d’une relation très toxique de manipulateur – manipulé qui prenait des tournures professionnelles très dangereuses. Elle m’a dit un jour « ce ne sera pas la dernière fois que tu te fais avoir comme ça » et, du coup, ça s’est avéré vrai. Je ne l’ai pas compris sur le moment, et, à l’époque, j’ai très mal vécu sa « trahison ». Après elle, je me suis bien sûr laissée embarquer une dernière fois. Et enfin j’ai compris. Ses paroles ont pris sens petit à petit. Je ne sais pas si j’aurai un jour l’occasion de croiser de nouveau sa route ou si elle se reconnaîtra, mais en tout cas je lui dis sincèrement merci, (avec du recul c’est plus facile, l’exprimer sur le moment n’aurait pas été possible, trop douloureux, trop émotionnel).
Je sais aujourd’hui que chacun cherche juste son chemin et on a oublié de poser des panneaux indicateurs. Si je me trouve dans une situation inconfortable, je me demande juste pourquoi je m’y suis mise. J’ai arrêté tous les « c’est a cause de….. que je …. » Vous n’imaginez pas à quel point c’est libérateur. Je croiserai certainement encore beaucoup de manipulateurs et autres personnes malheureuses qui cherchent un peu de compassion et d’amour, vu que j’en donne très (trop) facilement. J’ai arrêté de signer les chèques en blanc relationnels, je laisse une chance à tout le monde mais je garde uniquement ce qui me semble juste pour moi.
Avant, je disais tout le temps « oui » à tout le monde. J’ai appris à me demander à quoi je disais non quand je disais oui à quelqu’un (merci Thomas d’Ansembourg). Dorénavant, je remercie tous ceux qui croisent ma route, soit ils m’apportent de supers moments de bonheur, de partage, de joie, soit ils m’apprennent à bouger. J’ai compris que je n’étais pas un arbre, et que j’avais toujours le choix de rester ou de planter mes racines ailleurs.
Et vous ? Avez-vous fait la paix avec vos ennemis, vos peurs, vos doutes ? Votre quotidien est-il rempli de méfiance ou avez-vous mis suffisamment d’amour dans votre vie pour être heureux chaque jour ? Besoin de quelques panneaux indicateurs pour trouver votre route ?